/!\ Attention, spoilers dans cet
avis ainsi que dans le quatrième de couverture! Ne pas lire si vous ne souhaitez rien savoir ! Vous êtes prévenus. /!\
Quatrième de couverture : Ulcéré par la trahison d'Estrée d'Eodh, Cellendhyl de Cortavar, l'Agent des Ombres, tourne comme un fauve enragé dans la citadelle du Chaos. Piégé par son tempérament violent, condamné par Ellvanthyell, l'archimage du Chaos, il reçoit une terrible correction. C'en est trop pour Cellendhyl qui brise l'allégeance qui le liait à Morion, son maître. L'Ange est libre !
Poursuivi par les forces du Chaos, il se réfugie à Tygarde, palais de Priam, l'Empereur de Lumière. Il ne tarde pas à découvrir que Tygarde est peuplée de faux-semblants. Qui sont ses alliés ? Qui sont ses ennemis?
Saurait-il résister aux charmes que déploie l'Empereur pour obtenir son allégeance? Saura-t-il résister à la présence troublante de Constance de Winter?
Tandis que l'Ange cherche à déjouer les pièges qui l'environnent, un tueur aussi insaisissable que mystérieux décime les colons des Terres du Nord, menacés par la colère des Pictes...
Avis : Quel plaisir de retrouver Cellendhyl après autant d'attente! Quel plaisir de retrouver l'agréable et fluide écriture de Michel Robert! Quel plaisir d'avoir réussi à trouver par hasard Guerrier des Lunes, ici au Québec (mais à 30 dollars le livre, ouille! Quand on aime, on ne compte pas hein!). Bref, je crois qu'avec ces quelques phrases, vous avez deviné que j'ai adoré ce livre (Oui, je sais, je suis très subtile).
Nous retrouvons Cellendhyl dans la citadelle du Chaos, tournant comme un lion en cage et en proie à de fortes émotions contradictoires. En effet, son amante, Estrée, a disparu, laissant derrière elle une lettre à Cellendhyl avouant qu'elle est la personne qui a assassiné Devora, son amour perdu. La révélation laisse Cellendhyl en proie à un forte colère intérieure le tourmentant jours et nuits. Malheureusement pour lui, son humeur massacrante est ressenti par de nombreuses personnes tandis que Mhargaret Melfynn manigance pour faire payer à Cellendhyl la mort de son fils adoré. Et elle y parvient en réussissant à piéger l'Ange (il se fait un peu avoir comme un bleu d'ailleurs). C'est la goutte de trop pour Ellvanthyell, père de Morion et dirigeant de la maison d'Eodh, qui inflige une punition humiliante et douloureuse à Cellendhyl. Mais, loin de faire plier l'Ange, celui-ci décide que la coupe est pleine et s'enfuit du Chaos, brisant les liens le liant à Morion. Libre, enfin...
Autant dire que le livre commence sur les chapeaux de roues! Et avec un petit regret : Estrée n'est pas présente (oui, j'adore ce personnage). Heureusement, ce regret est vite effacé grâce à notre Cellendhyl, au top de sa forme. J'adore personnellement quand il est de sale humeur et botte le train de nombreuses personnes uniquement pour se défouler :P. Malheureusement pour lui, il se fait un peu avoir comme un bleu (honnêtement Cellendhyl, même en pétard, tu aurais pu te méfier un peu!) et se fait mettre une magistrale raclée par Ellvanthyell laissant Cellendhyl en piteux état (au passage, Ellventhyell n'est pas bien fin non plus... Casser la tête d'un des meilleurs agents de son fils sans même l'interroger, c'était pas une bonne idée). Ni une, ni deux, Cellendhyl décide de prendre ses clics et ses clacs et de partir loin d'ici. Cela donne lieu à de belles scènes, notamment quand il court vers les portails avec des gardes aux fesses. Une fois les pistes brouillées, voici notre Ange qui part se mettre au vert chez son ami Rathe, histoire de se faire oublier.
C'est là où j'ai eu un peu peur que le livre se transforme en "Cellendhyl en vacances" mais heureusement, Michel Robert a bien géré cette partie plus calme dans le livre. Déjà, elle ne dure pas (pas de répit pour les anges) et puis, on retrouve avec plaisir Rathe et ses compagnons. Et surtout, Constance de Winter arrive et voilà Cellendhyl de nouveau en présence d'une belle femme. Et après une pause bien méritée auprès de ses amis, Cellendhyl repart avec Constance pour se retrouver à la cour de Priam. Avec tout ce que cela implique d'intrigues, de politiques et de machinations. La cour du Chaos en plus lumineux en réalité. En parrallèle, une sombre histoire de meurtres horribles dans les terres du Nord qui, on n'en doute pas pendant le livre, sera résolue par Constance et Cellendhyl.
Cellendhyl est une fois de plus égal à lui-même : fort avec ce côté fragile. Estrée a arraché son coeur et, à peine remis de sa douleur, Constance se retrouve sur sa route, parfaite pour lui. Autant ces parties de "on se tourne autour" sont souvent mal gérées par beaucoup d'auteurs qui ne savent pas se débrouiller avec ces sentiments, autant j'ai beaucoup apprécié de voir les hésitations de Constance et Cellendhyl, leur façon de se tourner autour. C'est bien écrit, c'est pas ridicule et surtout c'est ni trop long, ni trop court. Un grand bravo à l'auteur de ce côté. C'est agréable à lire et change du tout au tout après avoir lu des romances stéréotypées, trop rapides, voir même ridicules (suivez mon regard : livres de Bit-Lit).
Un autre grand bravo pour l'écriture des scènes d'actions. Habituellement, ce genre de scènes a souvent une écriture floue, peu précise, voir même complètement chaotique, donnant une impression de flou sur l'action. Ici, ce n'est pas le cas et l'écriture précise permet de se visualiser la scène sans aucune peine. C'est un vrai plaisir de lire les combats qui sont tout aussi bien écrits que les descriptions ou autres dialogues. En fait, je devrais dire que j'apprécie beaucoup la façon d'écrire de l'auteur : claire, précise tout en sachant être poétique et raffinée quand il le faut. Mention spéciale aux descriptions des repas et vins : cela donne l'eau à la bouche! Même les scènes de sexe se lisent bien, moi qui en fait une overdose en ce moment. Un petit reproche peut-être à ce sujet, je dirais qu'il y en a un poil trop dans ce livre mais je ne suis plus très objective sur le sujet (les scènes avec la Melfynn faisaient vraiment "bonus"). Mais, l'auteur a toujours mis des scènes sensuelles dans ses livres. Je mets donc ça sur le compte de mon ras-le-bol made in Laurell k Hamilton. Un autre reproche aussi, le personnage de Maurice me laisse perplexe. J'ai beaucoup de mal avec ce genre de personnage mystérieux qui arrive avec une prophétie, des pouvoirs immenses et la possibilité de sauver en un claquement de doigts Cellendhyl si il est trop en danger (ce n'est pas le cas dans le livre heureusement mais je me méfie de ce genre de personage ultra puissant).
Je ne rentrerais pas plus en détail dans l'intrigue car ce serait mal (comme croiser les effluves, c'est mal). J'avais deviné qui était le bad guy, parce que s'attarder sur ce personnage m'avait semblé louche (j'ai un radar à bad guy, c'est pour ça :P). La dernière partie du livre sur le territoire des Pictes est un concentré de pure action et est un régal à lire. Il est aussi vraiment plaisant de voir que, malgré ses pouvoirs de plus en plus puissants, Cellendhyll n'est pas surpuissant. Il peut encore se faire surprendre, blesser, malmener, être aux portes de la mort. La fin du livre est surprenante et j'ai vraiment hâte de lire la suite! De nombreuses pistes sont aussi lancées tout au long de ce tome et augure que du bon pour les prochains tomes. Que va faire le Chaos ? Poursuivre Cellendhyll sans relâche ou tenter quelque chose de plus subtil (et vicieux)? Où est Estrée? Que va-t-il se passer si elle recroise la route de Cellendhyl? Comment Cellendhyl va réagir maintenant qu'il a un nouveau maître? Et qu'en est-il des Ténèbres? Que manigance Arasul? Bref, pleins des questions dont j'espère avoir les réponses dans les prochains livres. Le 7ème tome est d'ailleurs en cours d'écriture et j'ai hâte de l'avoir entre les mains!
Catégorie Auteur Français