La Fée lit, regarde, joue et commente le tout.
Quatrième de couverture : "J'ai enlevé des princesses du lit de rois endormis. J'ai incendié la ville de Trebon. J'ai passé la nuit avec Felurian et suis parti avec en vie et l'esprit entier. J'ai été exclu de l'Université à un plus jeune âge que les personnes y entrent. J'ai emprunté des chemins au clair de lune que d'autres craignent emprunter pendant la journée. J'ai discuté avec les Dieux, aimé des femmes et écrit des chansons qui font pleurer les ménestrels.
Mon nom est Kvothe. Il est possible que vous ayez entendu parler de moi."
(Traduction par mes soins)
Avis : J'ai acheté ce livre suite aux avis très élogieux que j'avais lu dessus. Ce livre est apparement tenu en haute estime et serait le renouveau de la fantasy. Rien que ça. J'aurai dû me méfier, je m'étais déjà faite avoir avec Kushiel (Je l'ai même pas fini tellement je me suis ennuyée sur ce livre) et avais juré que l'on ne m'y reprendrait plus. Raté. Je me suis faite avoir. Cependant, je suis allée jusqu'au bout du livre histoire de pouvoir massacrer le livre donner mon avis dessus, même si cela a été un supplice.
Le résumé a l'air alléchant n'est-ce pas? Oui, oui, il promet aventures, exploits, monts et merveilles. Oubliez-le tout de suite, c'est un piège. Le seul truc de véridique dans ce résumé, c'est le nom du héros. Laissez moi donc vous faire un résumé plus terre-à-terre et surtout plus honnête de ce livre, histoire que vous puissiez avoir toutes les cartes en main avant de vous laisser peut-être prendre au piège tenter.
Kote tient une auberge dans un trou perdu avec son apprenti Bast. Un jour, un type appelé Chronicler se pointe dans cette auberge et alpague Kote en lui disant : "Je sais qui tu es, tu es Kvothe le grand héros ou méchant, on sait pas trop. Je suis un chroniqueur et je veux mettre sur papier ton histoire." Kote chouine et tergiverse en disant qu'il n'est pas Kvothe (bien sûr personne le croit) et finalement accepte de raconter son histoire, mais en trois jours, car il y a trop à raconter pour raconter juste en un jour (j'y reviendrais...). Chronicler le chroniqueur accepte (notez que l'auteur a été inspiré pour le nom de ce personnage !) et Kvothe/Kote raconte son histoire...
Voilà ! Passionnant hein? Je viens de vous résumer en quelques lignes tout le livre. Quoi? Comment? L'histoire de Kvothe? Ah oui, il la raconte, seulement une partie, trilogie oblige et croyez moi, c'est vraiment vraiment vraiment pas passionnant... On le suit depuis ses 11 ans jusqu'à ses 17/18 ans. Tout ce qui est décrit dans le résumé n'arrive pas. Vous allez me dire, mais il se passe quoi alors? Bah rien... Il y a parfois des sursauts d'actions qui durent deux pages où l'on se dit "Ah ça commence à devenir intéressant !" Mais en fait, l'auteur ne s'y intéresse pas et repart sur le héros, cette molasse pathétique qu'on a envie de frapper en boucle.
Car oui, le livre tourne autour d'un personnage, Kvothe, comme vous l'avez deviné si vous avez bien suivi, qui raconte l'histoire de sa life. Déjà, je crois que je déteste les récits autobiographiques où le héros vieux raconte son histoire. Premièrement, tout suspens est tué car on sait que le héros ne meurt pas. Deuxièmement, ce genre de récit adooooooore spoiler à l'avance ses lecteurs avec des phrases du genre "Je ne savais pas encore que Bob allait tenter de me tuer" ou "Si j'avais sû que je ne les reverrais plus jamais, j'aurai embrassé mes parents avant de partir". Bref, vous voyez le genre. J'aime les spoilers mais quand je décide par moi-même de me spoiler, pas quand l'histoire me raconte à l'avance ce qui va se passer!
Revenons à Kvothe la lavette. Oui, je ne l'aime pas, je l'ai même détesté de bout en bout. L'archétype du héros trop fort, trop intelligent, trop balèze mais qui n'a pas deux doigts de jugeotte. Je ne suis pas arrivée à m'attacher au personnage. Il m'est apparu directement antipathique, trop sûr de lui, trop arrogant, alors qu'il n'y a vraiment pas de quoi. Il prend en plus des décisions en dépit du bon sens, bataille et fait le fanfaron alors qu'il ne devrait pas, mais dès qu'il faudrait qu'il se bouge et soit un peu pro-actif, il ne l'est pas... Le passage après la mort de ses parents où il est dans la ville de Tarbean est un supplice. Certes, il est traumatisé... Le pauvre bichon... Enfin pendant 3 ans, il reste à mendier et à trainer sa pauvre carcasse dans la ville à chouiner car il est pauvre alors qu'il aurait les capacités pour se faire de l'argent ! Il sait jouer de la musique, il sait jouer la comédie (ses parents dirigeaient une troupe de saltimbanques itinérante), il sait lire et écrire, bref il a des capacités. Il aurait pu se trouver un petit job payé et n'aurait pas eu besoin de galérer. Mais non ! Le pauvre est traumatisé alors d'un coup, il ne sait plus rien faire (à part chouiner). Mais miracle ! D'un coup, il entend une histoire qui lui remémore qu'il n'est pas une sombre merde et décide d'aller à l'Université pour apprendre la magie car il est très doué dans le domaine!
Parlons en de l'Université ! Je me suis dit "Chouette enfin de l'action!" Que dalle ! C'est Harry Potter mais sans toute l'action, juste la vie de classe. Le seul minimum d'action est apporté par le Drago Malefoy local qui embête Kvothe parce qu'il est cro cro méchant et qu'il aime cro cro pas Kvothe. En plus, loin de laisser derrière nous les jérémiades de Kvothe sur sa pauvreté et son manque d'argent, ce problème s'amplifie ! En réalité, toute l'action du livre entier est consacré aux problèmes d'argent de Kvothe et ses chouineries car il est cro cro pauvre et que c'est cro cro pas cool. Bien entendu, il est cro cro débile quand il s'agit de trouver des moyens de subvenir à ses besoins et quand il trouve une solution, ça ne dure jamais bien longtemps car il y a... euh... rien qui l'empêche de faire ce boulot à part sa stupidité. En plus, ce type est d'une débilité sans nom quand il s'agit de filles. Tellement que ça en est ridicule et il tombe dans le cliché du "Oh moi je suis un gentleman!" et est complètement aveugle aux avances que lui font les femmes. L'aveuglement a ses limites et là, c'est juste ridicule d'irréalisme...
Malheureusement, les personnages secondaires sont extrèmement pauvres et ne rattrapent pas du tout le héros détestable qu'est Kvothe. On tombe en plus dans les clichés : la belle fille mystérieuse qui a fait de Kvothe son gigolo cérébral, les amis trop gentils, le professeur méchant (mais qui a le charisme d'une chaussette), le professeur un peu fou, le méchant Drago Malefoy... Passez votre chemin, il n'y a rien à voir.
Je m'attendais à un sursaut de l'histoire jusqu'à la fin, mais non, il ne se passe vraiment rien. Kvothe raconte juste sa vie inintéressante et j'ai beau chercher, je me demande vraiment comment ce type va devenir un héros. Le rythme est extrèmement lent, très lent, trop lent. Trop de détails tue le détail et là, Kvothe va vraiment dans le détail. C'est dommage, car il y a toute une histoire de fond qui a l'air intéressante et qui est complètement laissée sur le carreau (tout ce qui tourne autour des Chandrians) et qui, j'imagine, sera développée dans les deux prochains tomes. Le problème c'est que ce premier tome est déjà bien indigeste...
Je n'ai pas beaucoup abordé l'univers car il m'a semblé très confus et bien flou. La magie existe mais elle est plutôt complexe. Les explications "techniques" n'arrangent rien et de toute façon, la magie est très peu présente dans ce tome. On sait juste que Kvothe est trop balèze en magie qui fait deux/trois tours de temps en temps. Quand au reste de l'univers (histoire, géographie, culture), ça reste extrèmement basique et bâteau. Il n'y a aucune originalité qui m'a donné une étincelle d'intérêt.
Pour finir, je dois ajouter que les 50 premières pages sont un supplice et ne servent à rien. Je suis tentée de dire que, de toute façon, 90% du livre ne sert à rien, mais je serais peut-être trop méchante (non, réaliste!). Je pense que c'est le dernier livre raconté de manière autobiographique que je lis. Je n'aime pas cette narration, j'en suis maintenant convaincue.
Pour ceux qui veulent lire de la bonne fantasy, passez votre chemin et ne vous retournez pas. The Name of the wind, c'est vraiment du vent (Copyright Caribou) et il est hors de question que je m'inflige le supplice de lire la suite à moins que je sois ivre ou lobotimisée (ou que je me fasse chier comme la mort). J'ai du mal à comprendre les gens qui encensent ce livre, mais après tout, il en faut pour tous les goûts. Si vous aimez les héros trop balèzes mais parfois trop nuls quand ça arrange l'auteur et que vous aimez les histoires de fric, foncez ! Moi, je tente d'effacer ce livre de ma mémoire.